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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/408

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APPARITIONS

voyoient auſſi la jeune ſervante comme pouſſée, tirée, frappée par l’Eſprit ; mais on ne le vit jamais, & on n’entendit pas ſa voix. Ce manége Commença la nuit du 31 de Janvier 1694. & finit ſur la fin de Février de la même année. Le Curé conjura l’Eſprit en Allemand & en François : il ne répondit point aux Exorciſmes faits en François, ſinon par des ſoupirs ; & comme on terminoit l’Exorciſme fait en Allemand, en diſant : que tout Eſprit loue le Seigneur, la fille dit que l’Eſprit avoit dit & moi auſſi ; mais elle fut la ſeule qui l’ouit.

On pria quelques Religieux de l’Abbaye de venir auſſi exorciſer l’Eſprit : ils y vinrent, & avec eux quelques notables Bourgeois de S. Avold ; & ni après ni pendant les Exorciſmes ils ne virent & n’ouirent autre choſe, ſinon que la ſervante paroiſſoit être pouſſée violemment, & qu’on frappoit rudement ſur les portes. A force d’Exorciſmes, on força l’Eſprit, ou plutôt la ſervante qui étoit la ſeule qui le vît & qui l’entendit, de déclarer qu’il n’étoit ni fille ni femme ; qu’elle s’appelloit Claire-Marguerite Henri ; qu’il y avoit cent cinquante ans qu’elle étoit morte à l’âge de vingt ans, après avoir ſervi chez le Curé de