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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/445

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DES ESPRITS

depuis comme ſon pere. Voilà une Apparition d’un homme vivant bien marquée.

S. Auguſtin raconte[1], qu’un certain homme vit la nuit avant ſon ſommeil entrer dans ſa maiſon un Philoſophe qui lui étoit connu, & qui lui expliqua quelques paſſages ou quelques ſentimens de Platon qu’il n’avoit pas voulu lui expliquer auparavant. Cette Apparition du Platonicien n’étoit que phantaſtique : car la perſonne à qui il avoit apparu, lui ayant demandé pourquoi il n’avoit pas voulu lui expliquer dans ſon logis ce qu’il étoit venu lui expliquer chez lui, il répondit : je ne l’ai point fait ; mais j’ai ſongé que je le faiſois. Voilà donc deux perſonnes vivantes, dont l’une dans le ſommeil & en ſonge parle à une autre bien éveillée, & qui ne la voit que par l’imagination.

Le même S. Auguſtin[2] reconnoît en préſence de ſon peuple qu’il a apparu à deux perſonnes qui ne l’avoient jamais vû, qui ne le connoiſſoient que de réputation, & qu’il leur conſeilla de venir à Hippone pour y recevoir leur guériſon par le mérite du Martyr S. Etienne ; ils

  1. Aug lib. 8. de civit. c. 18.
  2. Aug. ſerm. cxxiij. pag. 1277. 1278.