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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/446

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APPARITIONS

y vinrent & recouvrerent la ſanté.

Ennode enſeignant la Rhétorique à Carthage[1], & ſe trouvant embarraſſé ſur le ſens d’un paſſage des livres de la Rhétorique de Cicéron, qu’il devoit expliquer le lendemain à ſes Ecoliers, ſe coucha inquiet, & à peine put-il s’endormir. Pendant ſon ſommeil il crut voir S. Auguſtin qui étoit alors à Milan fort éloigné de Carthage, qui ne penſoit point du tout à lui, & qui apparemment dormoit fort tranquillement, qui vint lui expliquer le paſſage en queſtion. S. Auguſtin avoue qu’il ne ſçait comment cela s’eſt fait ; mais de quelque maniere qu’il ſe ſoit fait, il eſt fort poſſible que nous voyons en ſonge un mort comme nous voyons un vivant, ſans que ni l’un ni l’autre ſçache ni comment, ni quand, ni où ſe forment ces images dans notre eſprit. Il ſe peut faire auſſi qu’un mort apparoiſſe aux vivans ſans le ſçavoir, & qu’il leur découvre des choſes cachées & futures, dont l’évenement découvre la vérité & la réalité. Quand un homme vivant apparoît en ſonge à un autre homme, on ne dit pas que ſon corps ou ſon ame lui ayent apparu, mais

  1. Aug. de curâ gerendâ pro mortuis. c. 11. 12.