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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/472

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APPARITIONS

Ni l’Ange, ni le Démon n’ont pas plus de privilége à cet égard ſur la matiere, que l’ame de l’homme ſur ſon propre corps. Ils ne peuvent ni modifier la matiere, ni la changer, ni lui imprimer des actions & des mouvemens que par le pouvoir de Dieu, & avec ſon concours néceſſaire & immédiat : nos lumieres ne nous permettent pas de juger autrement ; il n’y a point de proportion phyſique entre l’Eſprit & le corps : ces deux ſubſtances ne peuvent agir mutuellement & immédiatement l’une ſur l’autre ; elles ne peuvent agir qu’occaſionnellement, en déterminant la cauſe premiere, en vertu des Loix qu’elle a jugé à propos de ſe preſcrire à elle-même pour l’action réciproque des créatures l’une ſur l’autre, de leur donner l’être, de le conſerver, & de perpétuer le mouvement dans la maſſe de la matiere qui compoſe l’Univers, en donnant lui-même la vie aux ſubſtances ſpirituelles, & leur permettant avec ſon concours comme cauſe premiere d’agir le corps ſur l’ame, & l’ame ſur le corps, les uns & les autres comme cauſes occaſionnelles.

Porphyre étant conſulté par Anebon, Prêtre Egyptien, ſi ceux qui préſident l’avenir & font des prodiges ont des