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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/521

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DES ESPRITS.

raiſonnable ne ſubſiſteroit plus : ainſi toute l’économie de notre Religion, toutes nos eſpérances d’une autre vie, toutes nos craintes des peines éternelles s’évanouiroient ; les principes mêmes de notre Philoſophie ſeroient renverſés.

A Dieu ne plaiſe que nous voulions donner des bornes à la Toute-puiſſance de Dieu ; mais cet Etre tout-puiſſant nous ayant donné pour regle de nos connoiſſances la clarté des idées que nous avons de chaque choſe, & ne nous étant pas permis d’aſſurer ce que nous ne connoiſſons pas diſtinctement, il s’enſuit que nous ne devons pas aſſurer que la penſée puiſſe être attribuée à la matiere. Si la choſe nous étoit connue par la révélation, & enſeignée par l’autorité des Ecritures, alors on pourroit impoſer ſilence à la raiſon humaine, & captiver ſon entendement ſous l’obéiſſance de la foi ; mais on convient que la choſe n’eſt nullement révélée : elle n’eſt pas non plus démontrée, ni par la cauſe, ni par les effets ; elle doit donc être conſidérée comme un pur ſyſtême, inventé pour lever certaines difficultés qui réſultent du ſentiment qui lui eſt oppoſé.

Si la difficulté d’expliquer comment l’Ame agit ſur nos corps paroît ſi grande,