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Page:Carette - Zirska, immigrante inconnue, 1947.djvu/64

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certains politiciens ne gueuleraient peut-être pas si haut à l’immigration de l’Ouest, pensait le jeune reporter.

Dans cette foule houleuse et bruyante, une jeune fille de Pologne assise sur un paquet qui, avec une petite valise, renfermait à peu près toute sa fortune, regardait cette activité fébrile et ne semblait pas comprendre le pourquoi de tout cela. Fatiguée sans doute par le long voyage qu’elle venait de terminer, elle s’appuya sur ses paquets et attendit que les officiers lui communiquent les renseignements qu’elle semblait attendre.

La pâleur de ses traits, ses yeux creusés d’une ombre donnaient à cette figure de madone un attrait particulier. Son visage marquait le souci et le chagrin qui avaient dû atteindre déjà cette enfant pourtant si jeune. Au milieu de tout ce monde, elle semblait perdue, seule et inquiète. Ses regards se dirigeaient souvent vers la porte centrale du grand hall d’où semblait devoir apparaître