Aller au contenu

Page:Carette - Zirska, immigrante inconnue, 1947.djvu/65

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 43 —

une connaissance, un ami, quelqu’un qu’elle attendait.

Soudain, un intrus, vraisemblablement russe, s’approcha d’elle et lui adressa la parole. L’enfant le regarda et lui tourna le dos. L’entreprenant ne se tint pas pour battu et revint à la charge dans un langage qu’elle semblait comprendre, car elle se leva et intima, par un geste, au blanc-bec, l’ordre de s’éloigner. Le garçon était tenace, car il ne se rendit pas au désir de l’enfant et s’approcha d’elle comme pour lui faire comprendre ce qu’il désirait, lorsqu’une main solide s’accrocha à son bras. Un jeune homme élégamment vêtu à l’américaine et d’une exquise politesse fit comprendre au polisson qu’il n’avait qu’à s’éloigner. À la vue de cet Américain, qui semblait si familier avec les lieux, le Russe n’insista pas, mais il lui lança un furieux regard.

— Je crois te reconnaître, dit Jean en