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lier, ou dans leur propre coffre-fort, ce qui serait nuisible aux classes industrieuses sans qu’il en résultât pour l’État le moindre avantage correspondant[1].

Les impôts sur les accumulations du passé tendant, selon M. Mac Culloch, à produire l’oisiveté et l’imprévoyance, il s’adresse nécessairement aux interventions dans le commerce, et aux taxes sur le travail du présent, comme moyens de rendre les gens plus industrieux. « Les impôts, et c’est un fait notoire, prétend-il, lorsqu’ils sont judicieusement calculés et qu’ils ne vont pas jusqu’à l’oppression, sont un stimulant à l’industrie et à l’économie[2].

Il trouve dans les contributions acquittées par le malt, la bière, le drap et d’autres articles, dans leur trajet du producteur au consommateur, le plus beau, le plus égal et le moins lourd des impôts. — Et il cite Arthur Young, qui dit que si les Hollandais, « estimés avec raison la nation la plus sage de l’Europe, » ont sauvé leur industrie « sous de lourdes charges, » c’est surtout parce qu’ils ont adopté ce mode de taxation[3]. » Il est cependant permis de douter, comme il dit, si les impôts sur le tabac et les spiritueux ont ajouté matériellement au salaire du travailleur[4]. Il est également permis de douter, dirons-nous, si la nécessité de porter à son maître tous les produits du travail, en s’en remettant à lui pour la distribution, ajoute matériellement aux salaires de l’esclave du Brésil et de la Caroline.

Le montant de la taxation du Royaume-Uni, y compris taxes des pauvres et dépenses locales, étant, d’après M. Mac Culloch, de 73 millions livres sterling, et dépassant de beaucoup la rente de la propriété foncière, s’il y avait confiscation complète, l’on se trouverait encore dans la nécessité d’ajouter un surcroît de quelques millions par an par des taxes additionnelles[5]. Toutefois, la question est celle-ci : le montant de la taxation irait-il à la moitié de ce que nous le voyons, ou même au tiers, si ceux qui ont dirigé les affaires du gouvernement avaient été forcés, en tout temps, de s’adresser directement à la population pour les subsides dont ils avaient besoin ?

  1. On Taxation and Founding, p 117.
  2. Ibid., p. 6.
  3. Ibid., p. 93.
  4. Ibid., p.241.
  5. Ibid., p. 51.