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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/10

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LES FEMMES

qui aurait dû l’effrayer. » On vint dire que les voitures avançaient et ils partirent, c’est-à-dire, Saint-Alvire avec madame de Thési. Il fut aussi surpris du ton de ces deux femmes que s’il ne les avait jamais connues ; il les avait pourtant rencontrées assez souvent dans le monde, mais sans jamais avoir eu la pensée de se lier avec elles : cette fois-ci les conseils de Dinval ne lui permirent aucunes réflexions, et il se laissa aller aux risques de ce qu’il en pourrait arriver.

Madame de Thési le mena chez elle, parce qu’elle voulait s’habiller. En arrivant, ses femmes se présentèrent, et elle entra avec Saint-Alvire dans son boudoir. « Vous ne vous habillez pas, lui dit-il. — Non, la comtesse n’aime pas qu’on arrive chez elle de bonne heure ; elle a toujours quelque affaire ; vous savez que c’est une femme à sentimens. — À sentimens ? — Oui, de ces femmes qui écrivent sans cesse, qui ne finissent