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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/11

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CHAPITRE XX.

jamais rien, qui traînent tout en longueur ; les hommes n’aiment pas cela, et ils ont raison ; il faut savoir sur quoi compter ; dès qu’on se convient, à quoi bon perdre du temps ? Est-ce que vous ne pensez pas comme moi, marquis ? La question vous embarrasse. — Point du tout, Madame, dit-il en souriant ; je sais qu’il y a des femmes… — Comme la comtesse, n’est-ce pas ? Vous me croyez peut-être de même ? — Non, Madame. — Ah ! fort bien ; c’est que le baron m’exalte fort, et il vous aura peut-être dit… — Il ne m’a rien dit. — Je le reconnais bien là ; il est la discrétion même ; c’est l’homme du monde le plus honnête ; je le vois quelquefois, on ne se sépare pas de lui ; mais il vous laisse la liberté de le recevoir quand vous le voulez. Voilà de ces hommes, par exemple, comme on en voit peu. — C’est qu’il n’a pas d’attachemens bien vifs. — C’est qu’il a le plus grand