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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/108

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LES FEMMES

jeunes gens ayant un peu ralenti mes projets.

En arrivant chez elle, nous trouvâmes plusieurs hommes établis au trictrac, et aucun d’eux ne se dérangea pour les dames, la partie étant trop considérable pour qu’on y fît plus d’attention. Tout le monde arriva successivement ; une partie de la compagnie resta dans le salon pendant le souper. Les femmes qui se mirent à table se placèrent toutes ensemble à côté l’une de l’autre ; les hommes qui avaient cru devoir leur tenir compagnie, parlèrent chevaux, voitures, régiment ; et les femmes parlèrent modes. Il n’y eut point de conversation générale ; mais au lieu de cela, des mots à l’oreille qui finissaient par des éclats de rire qui attiraient ceux qui étaient dans le salon : celles-ci en venant s’informer de quoi l’on riait, mangeaient tout debout beaucoup plus que ceux qui s’étaient mis à table. Cette