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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/127

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CHAPITRE XXV.

sation fort sérieuse avec madame de Sainte-Aure.

— Il est vrai ; je la connaissais peu ; elle m’a paru penser très-solidement.

— Je le crois bien ; elle a vécu assez long-temps dans la solitude pour avoir eu le temps de réfléchir. Il n’y a pas long-temps qu’elle est rentrée dans le monde, et l’on ne sait pas encore s’il a quelque attrait pour elle ; on lui trouve de la douceur dans le caractère, de la complaisance ; mais nulle gaieté. Je la crois vouée aux regrets pour toute sa vie.

— Comment ! aux regrets ?

— Oui ; c’est une espèce de roman que sa vie. Elle allait épouser un homme qu’elle aimait infiniment ; elle avait vaincu la résistance de ses parens, ils venaient de consentir à son mariage avec lui, elle n’attendait que son retour de l’armée, pour l’épouser, lorsqu’elle apprit qu’il avait été tué dans une action