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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/179

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CHAPITRE XXVIII.

— Ne m’avez-vous pas demandé si madame de Drinemant n’avait pas été au bal de l’Opéra ?

— Oui, Madame. Eh bien ?

— Sa femme de chambre a confié à la mienne qu’elle y avait été le même jour où elle avait joué ici la comédie.

— Ah ! c’était donc elle-même.

— Comment ! que dites-vous ?

— Madame, permettez que je me taise.

— Eh ! qu’est donc devenue cette confiance que vous m’aviez jurée, cette amitié que vous m’aviez promise, et pour toute la vie ! Ce n’était donc que de l’amour, et tout est effacé ; ingrat que vous êtes ! et dans quel moment ! quand je vous aime plus que jamais. Vous avez des secrets pour moi ! Je ne le vois que trop, madame de Drinemant est ma rivale, oui, ma rivale ; vous n’êtes occupé que d’elle, et c’est