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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/188

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LES FEMMES

hors, les mêmes grâces, et quelquefois le même air de candeur ?

— Je me flatte de n’avoir ni l’amour-propre, ni la suffisance de ceux à qui vous me comparez ; non, Madame, si je leur ressemblais, vous ne me verriez pas, vous ne m’écouteriez pas, et jamais vous ne m’eussiez fait un reproche que, certainement, je n’ai jamais mérité. Vous vous êtes trompée au respect qui me tenait à une trop grande distance de vous, pour que je pusse me flatter d’avoir fait dans votre ame une impression assez vive, pour…

— Ne me rappelez jamais cette faiblesse, je vous en conjure. Je ne voulais pas aimer, je combattais depuis longtemps des mouvemens inconnus qui me troublaient la nuit et le jour, et qui me faisaient redouter une suite de maux, que je redoute encore plus que jamais.

— Eh ! Madame, que pouvez-vous avoir à craindre avec une ame telle que