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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/191

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CHAPITRE XXVIII.

— C’est que je fais une liste ordinairement, et je ne pensais pas que vous pussiez venir chez moi. Et elle se tourna d’un autre côté pour parler à une femme qui venait d’arriver. Je crus qu’elle ne voulait pas, devant le monde, entrer en conversation avec moi, et que je devais me conformer à ses volontés. Pour détourner les idées qu’on pourrait avoir sur nous, car les amans croient toujours qu’on n’est occupé que d’eux, je causai avec madame de Cernantal, qui est une jeune femme assez jolie que j’avais vue plusieurs fois chez madame de Brieux. Madame de Drinemant ne voulut pas souper, j’avais bien envie de rester dans le salon ; mais elle me dit : Monsieur, est-ce que vous ne soupez pas ? Je pris cela pour un ordre, et je me plaçai à côté de madame de Cernantal. En sortant de table, madame de Drinemant me dit, presque la larme à l’œil : Monsieur, je suis très-con-