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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/202

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LES FEMMES

la voyez souvent depuis notre dernière conversation. La raison vient à mon secours, et j’espère que d’ici à peu de temps, je vous apprendrai qu’en vous aimant toujours, je ne songe plus à vous tourmenter. »

— Voilà ce que je ne crois pas.

— Et elle ajoutait : Ne me répondez pas, dans peu vous aurez de mes nouvelles.

Je ne fus pas moins inquiet de tout ce qu’elle pouvait souffrir, sa modération me paraissait feinte, et je ne savais quel parti prendre ; je ne vis plus madame de Verancour. Je demeurai huit jours dans la situation la plus cruelle du monde. Enfin, je reçus une lettre d’elle, elle était datée de Brest.

— De Brest ?

— La voici. Écoutez-la.

« Plus je me connais, Monsieur, et plus je sens que je ne suis là que pour vous rendre plus malheureux ; ju-