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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/220

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LES FEMMES

revenue à moi, je n’ai pu m’empêcher d’être inquiète, en me rappelant combien je me suis oubliée hier, pour ne m’occuper que de vous.

— Pourriez-vous vous reprocher de m’avoir laissé lire dans votre cœur ? que serait devenue cette confiance que vous paraissiez avoir dans le mien, pourquoi serait-elle détruite ?

— Et ce chevalier, que pourra-t-il penser de ma facilité ? car sûrement, il nous avait entendus.

— Il m’a remercié de l’avoir dégagé de vos fers, parce qu’il vient de faire une conquête dont il est enchanté.

— Je ne sais comment il avait imaginé de s’attacher à moi.

— Je n’en suis point du tout surpris, je le serais plutôt de n’avoir pas de rivaux.

— Quand vous en auriez, pourriez-vous les redouter ?