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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/221

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CHAPITRE XXIX.

— Non, si j’étais sûr de votre cœur, comme vous devez l’être du mien.

— Eh ! qui pourrait me faire changer ? qui pourrait détruire les sentimens que vous m’avez inspirés dès le moment que je vous ai vu ?

— Il serait bien possible ! et je les ignorais !

— Si vous eussiez été plus heureux avec madame de Drinemant, je n’eusse jamais pensé à vouloir vous détacher d’elle ; mais la connaissant, j’ai espéré que vous ne pourriez vous aimer toujours, et j’attendais patiemment le moment où, rendu à vous-même, vous pourriez être enfin tout à moi.

— Et pour la vie, je vous le jure ; oui, je vous dois une nouvelle existence, vous seule pouviez faire renaître le calme dans mon ame, et nulle autre que vous ne pouvait me rendre le bonheur.

— J’espère que rien ne pourra le