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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/252

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LES FEMMES

Je vous avouerai, mon cher Dinval, que je pensai que c’était parce qu’elle me trahissait, qu’elle n’était ni inquiète ni jalouse de ma liaison avec madame de Gersigny, et que par dépit, et voulant me venger, je crus pouvoir m’abandonner entièrement à mon goût pour elle. Je fus cependant plusieurs jours à m’y déterminer ; mais rencontrant toujours le comte avec madame de Verancour qui paraissait triomphante d’avoir fait sa conquête, je recherchai madame de Gersigny, et je fus surpris de ne la rencontrer nulle part. J’allai à sa porte, on me dit qu’elle était depuis huit jours à la campagne. Cette espèce d’abandon de sa part m’affligea réellement. J’y rêvais aux Tuileries lorsque le comte de Verteville m’aborda, et me dit : J’ai passé hier toute la journée à la campagne avec une femme de votre connaissance, qui est singulièrement aimable ! Elle est