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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/275

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CHAPITRE XXX.

vis plus le comte, et ma mère me dit que cette affaire était manquée absolument. Elle me reprocha d’avoir écouté un homme si perfide, qui n’était occupé que de sacrifier à sa vanité les femmes les plus respectables : À quoi seriez-vous exposée s’il vous arrivait encore une aventure pareille ? Vous seriez confondue avec toutes les femmes légères, qui sont sans pudeur et sans vertu, et cela sans l’avoir jamais mérité ; il faut mettre une barrière insurmontable entre vous et les apparences seulement du vice. Et tout ce que je craignais, marquis, de votre attachement pour moi, l’éclat qu’a fait le comte, l’a hâté davantage ; ma mère me marie, je vais me voir éloignée de Paris et de vous, que je ne puis croire absolument ingrat ; voilà mon malheur, c’est trop vous estimer pour ne pas vous regretter toute ma vie. Adieu, je ne veux rien savoir de vous. Si je pouvais