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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/281

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CHAPITRE XXX.

ment du temps que j’ai perdu avec elle, et je ne puis m’y refuser. Je suis seulement fâché de ne vous avoir pas rencontré plus tôt pour vous faire part de ma mésaventure. Adieu. Vous devez être bien content de moi, puisque je vous laisse le champ libre.

— Et vous n’avez pas été tenté, dit Dinval, de revoir madame de Gersigny ?

— Je serais même fâché de la rencontrer.

— Il faut pourtant vous occuper.

— Je n’en sens que trop la nécessité ; plus je réfléchis, et plus je sens que cette liberté dont on parle sans cesse est plutôt une nullité qu’un bonheur. Il faut être contrarié dans la vie.

— Cela est vrai au moins ; si l’on ne tient à personne, personne ne tient à nous.

— Aussi, n’ai-je jamais compris cet égoïsme qu’on reproche tant à ce siècle, et je ne saurais concevoir qu’on puisse