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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/56

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LES FEMMES

— Il ne m’a jamais fait prévoir que vous pussiez cesser tout-à-fait de m’aimer.

— En vous connaissant mieux, j’en ai tout-à-fait désespéré, Madame ; mais il m’était si doux de pouvoir vous assurer combien je vous aime, que je n’ai jamais pu consentir à me priver de cette douceur.

— Mon ami, je vous ai, sans doute, rendu malheureux en vous engageant à me servir ; mais ce qui doit vous consoler, c’est que je ne serai peut-être pas plus fortuné que vous.

— Quel avantage n’avez-vous pas sur moi ? Songez que vous êtes aimé.

— Je songe que je me suis rendu indigne de l’être.

— L’amitié, reprit madame de Xiriol, doit me faire excuser l’amour du marquis ; aussi je lui pardonne un espoir qu’on ne peut s’empêcher de former dès l’instant qu’on aime ; mais le vidame qui