Aller au contenu

Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/74

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
68
LES FEMMES

ne veux pas de louanges, je vous l’ai répété mille fois.

— Il faudra, reprit-il, en ce cas, se réduire à admirer et à se taire !

On acheva les parties et je me retirai de bonne heure, afin qu’on pût parler de moi, et le lendemain j’allai voir cette dame avec qui je m’étais déjà entretenu chez madame de Yerfon et qui y avait aussi soupé. Elle m’assura que tout le monde avait répété que partout ailleurs j’avais un tout autre ton, que j’y étais vu avec plaisir, et qu’on ne m’avait pas reconnu, ce qui avait fort surpris madame de Yerfon ; elle ajouta, d’après ces observations, qu’en effet on ne m’avait jamais peint à elle tel qu’elle m’avait vu depuis qu’elle me connaissait, qu’il fallait sans doute que j’eusse une passion malheureuse qui m’aigrissait dans ce moment le caractère, et que si cela était elle me trouvait réellement fort à plaindre, et qu’elle ne se-