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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome II.djvu/10

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Testament peut l’obliger à faire ce choix ; mais tout me dit qu’elle choisira le Chevalier.

Justine.

Cela pourroit arriver ; mais je ne conçois pas, aimant Monsieur le Comte, que vous ne craigniez pas qu’elle ne l’aime aussi.

La Marquise.

Ta réflexion est juste, sûrement le Comte est fait pour plaire ; mais le Chevalier aura la préférence, parce qu’il est aimé.

Justine.

Deux frères rivaux, & que l’amour ne désunit pas, quand il suffit quelquefois d’être parent pour se haïr : cela me paroît respectable.

La Marquise.

Oui ; car il semble au contraire que cet amour qu’ils ont depuis long-tems, augmente & resserre encore l’amitié qui est entr’eux ; mais c’est qu’ils ignorent leur sort tous les deux, qu’ils se confient leurs peines, & que ce qui pourroit leur donner de l’éloignement les rapproche.

Justine.

Et comment Madame est-elle mieux ins-