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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome II.djvu/124

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che ? Tiens, je n’aime point cette envie-là ; on viendroit te chercher en mariage, & ta Mère te marieroit à un autre.

Perette.

Oh, pour cela non, ce ne seroit que pour toi que je voudrois être riche, & puis pour ma Mère, qui est toujours fâchée de ce que je ne le sommes pas un peu plus.

Robert.

Laisse-la dire : est-on plus heureux que je le sommes ? Je travaillons le jour, je nous voyons le soir, & je sommes sûrs de nous retrouver le lendemain les mêmes : si je ne pouvons pas nous marier à-présent, je nous aimerons toujours, en attendant que cela arrive.

Perette.

Oh, pour cela oui, tu as bien raison. Mais ma Mère ne revient pas !

Robert.

Où est-elle donc aujourd’hui la Mère Gobin ?

Perette.

Elle est allée à la Ville pour acheter bien des choses ; je ne sais pourquoi elle tarde tant, cela m’inquiète.