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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome II.djvu/212

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Le Chevalier.

Sans réflexion ?

Mlle de Saint-Evre.

Oui. Nous est-il permis de nous livrer comme vous autres hommes à tous nos mouvemens ?

Le Chevalier.

Mais, du moins, lorsque l’on aime…

Mlle de Saint-Evre.

On doit le cacher soigneusement, & l’on a déjà trop fait, lorsqu’on l’a laissé pénétrer, sur-tout sans être sûre de l’aveu de ses Parens.

Le Chevalier.

Eh bien, consentez du moins que j’aille trouver Monsieur le Baron, que je lui avoue notre amour ; il vous aime, & je suis persuadé qu’il nous approuvera ; oui, je me reproche déjà le tems que j’ai différé.

Mlle de Saint-Evre, l’arrêtant.

Ah, Chevalier, qu’allez-vous faire ?

Le Chevalier.

Devriez-vous me retenir ? Je ne le vois que trop, vous êtes toujours la même ; non, vous ne m’aimez point.