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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome III.djvu/196

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cuser, & je serois au désespoir d’être cause du malheur qu’il auroit de vous déplaire.

Le Chevalier.

En vérité, mon Oncle…

La Marquise, bas au Chevalier.

Ne me démentez pas, ou vous me perdez.

Le Vicomte.

Que lui faut-il donc de mieux ? Je ne comprends rien à tout ce qui se passe à prêtent. On pense à l’Angloise, on chante à l’Italienne, on danse à l’Allemande, on s’habille à la Prussienne ; apparemment qu’on aimera à la Turque : ces Messieurs sont les petits Sultans, ils dédaignent les Femmes dont ils sont aimés. Où trouvera-t-il quelqu’un qui vous ressemble, Madame, qui soit aussi parfaite en tous points ? Il vous épousera où je le déshériterai.

La Marquise.

Arrêtez, Monsieur, qu’ai-je à lui reprocher ? Est-il possible de régler ses inclinations ? est-on maître de son cœur ? Quand il m’épouseroit, puisqu’il ne sauroit m’aimer, je n’en serois pas plus heureuse. Au-lieu de le punir, songez qu’il ne pouvoit pas prévoir les sentimens que j’aurois pour lui, & que