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Page:Champion - Catherine de Médicis présente à Charles IX son royaume, 1937.pdf/41

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II

LA MAISON DE LA REINE-MÈRE



Telle nous apparaît la reine-mère, au moment où elle va se mettre en route.

Le train de sa maison est considérable. La cour du roi et la suite de la reine-mère le composent. Il y a là non seulement ceux qui forment le conseil, mais encore des secrétaires, des domestiques, des pages, des laquais portant la livrée royale aux trois couleurs blanc, rouge et bleu.

Charles IX marche, avec ses gentilshommes, à la tête de son régiment de dix compagnies de gens de pied, dont Philippe Strozzi était le colonel. On aurait pu compter encore quatre compagnies d’hommes d’armes, et une de chevau-légers. L’appareil militaire est indispensable en effet pour donner l’idée de la force, traverser et soumettre les villes troublées, imposer la pacification royale aux catholiques comme aux huguenots. Il est prudent, en ces jours, de se mettre à l’abri des surprises, d’un coup de main.

La reine-mère, qui a également sa maison, mène ses deux enfants, Henri d’Orléans (le futur Henri III) et Marguerite la future épouse du prince de Béarn. Le petit François qui sera le duc d’Alençon, est laissé à Saint-Germain, à la maison, à cause de son jeune âge. Catherine de Médicis a sa suite de demoiselles, son train d’équipage particulier, ses domestiques, ses laquais, ses cochers. Le plus souvent la reine-mère fera son entrée séparément dans les villes, après celle du roi, qui doit emporter l’honneur du tour de France. C’est naturellement la reine-mère qui traite les affaires avec le conseil, et les secrétaires d’Etat, qui sont des ministres. Le voyage, une vraie « ronde », a été préparé comme une manifestation dont le profit doit revenir à Charles IX. C’est en son nom que Jouan,