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Page:Champion - Catherine de Médicis présente à Charles IX son royaume, 1937.pdf/57

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DON FRANCÈS DE ALAVA

mônier ; l’évêque dut se retirer, et les vêpres n’eurent pas lieu. Mme de Crussol lui dit en riant : « Le temps est passé d’aller à l’école ! >>

On continuait de licencier les compagnies militaires ; mais il s’agissait surtout d’hommes appartenant aux bannières des Guises, et qui étaient versés dans la garde du roi. Les bons (les catholiques), comme les mauvais (les hérétiques), continuaient de s’entretenir de l’entrevue projetée entre le Roi très Chrétien et le Roi Catholique. Le 8 janvier, l’envoyé de France en Angleterre rentra. M. d’Oisel¹ partit en ambassade pour Rome, où le pape 2 très âgé, était malade. D’autre part, Lansac, homme de confiance de Catherine de Médicis, se dirigeait vers l’Espagne, pour faire savoir au Roi Catholique les difficultés rencontrées dans la négociation avec la reine d’Angleterre, le sonder au sujet de la paix, et lui laisser croire que les Français avaient l’intention d’envahir l’île. situation, on le voit, était des plus confuses. Telles étaient les espérances, les inquiétudes dont on entretenait Philippe II, grâce à ces bavardages. Le Roi Catholique demeurait toujours aux Cortès de Monçon, d’où il suivait les affaires de France avec beaucoup plus d’intérêt que celles d’Aragon. Il résolut de changer son ambassadeur, donnant ainsi une satisfaction apparente à Catherine de Médicis, qui avait fait tant de plaintes à son sujet : car Perrenot de Chantonnay l’avait dépeinte aux yeux de Philippe II comme élevant ses enfants dans la religion réformée. Le Roi Catholique n’entendait pas d’ailleurs désavouer Chantonnay, qu’il tenait pour un observateur très informé, habile, rompu à toutes les intrigues diplomatiques, depuis 1559 où il avait accompagné en France le duc d’Albe. L’ambassadeur avait organisé en France le meilleur des services d’espionnage, dans lequel il avait mis tout son zèle et sa rancune de Franc-Comtois. Perrenot de Chantonnay était le frère du cardinal de Granvelle qui dirigeait la politique de la duchesse de Parme, sœur de Philippe II, régente des Pays-Bas. Chantonnay savait bien conserver la confiance d’un maître, 1. Henri Clutin, seigneur d’Oisel, nommé le plus souvent Villeparisis. 2. Pie IV, qui devait mourir le 9 décembre 1565. 3. Il sera bien souvent question de ce personnage, très intime avec Cathe rine de Médicis. C’est Louis de Saint-Gelais, seigneur de Lansac, chevalier d’honneur, surintendant de la maison, chargé de missions en Italie et en Espagne, estimé pour sa prudence. D gitized by