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Page:Champion - Catherine de Médicis présente à Charles IX son royaume, 1937.pdf/71

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L’ARRÊT À SAINT-MAUR

L’ARRÊT A SAINT-MAUR 57

contracté un mariage légitime ; y admettre les laïcs mariés, s’ils se montraient pieux, savants et honnêtes ; accorder la communion sous les deux espèces. Le cardinal de Lorraine ayant voté avec les prélats espagnols, les Allemands et les Français libéraux avaient abandonné le Concile. Ainsi Philippe II y était devenu le maître. Toutes les thèses contraires aux demandes françaises l’emportaient, et l’extension de l’Inquisition dans la répression de la Réforme. Le chancelier, les Parlements, le roi ne pouvaient plus que protester contre certaines dérogations aux droits du roi et de l’Eglise gallicane. La France serait désormais représentée devant les yeux du roi Philippe II comme la nation criminelle, démoniaque, endemoniada. On

comprend que la réception du cardinal de Lorraine ait été plutôt froide ! Comment demander en effet des poursuites contre neuf évêques de France, dont la plupart étaient des conseillers avertis de la reine-mère ? pourquoi poursuivre les catholiques pénétrés seulement ou touchés de l’esprit de la Réforme ? Le roi d’Espagne allait-il contrôler le gouvernement de notre pays, soumettre les laïcs aux juges d’Eglise, à la manière de l’Inquisition ? Adopter sans protestation les décrets du Concile, ç’aurait été en France la guerre civile. Le cardinal de Lorraine donna le lendemain un banquet. On partit pour Fontainebleau, prenant la route qui suivait la Marne où circulaient tant de bateaux. On la traversa au pont de Charenton. Déjeuner à Villeneuve-Saint-Georges ; coucher à Corbeil. Le lundi 31 janvier, la famille royale s’arrêta pour déjeuner à la petite abbaye des religieuses du Lys près de Melun. On reprit la route pour arriver, le soir même, à Fontainebleau. D gitized by