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Page:Champion - Catherine de Médicis présente à Charles IX son royaume, 1937.pdf/78

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CATHERINE DE MÉDICIS

Les ambassadeurs déjeunèrent avec le cardinal de Bourbon et le prince de Condé. Ce dernier montrait à don Francès beaucoup d’amitié apparente. Le même sentiment se manifestait au cours des conversations que l’ambassadeur eut avec le roi et la reine.

Charles IX l’écouta en effet avec attention. Mais lorsque don Francès, suivant l’instruction qu’il devait exécuter à la lettre, lui déclara que le roi d’Espagne, bien que satisfait des services de Chantonnay, l’avait néanmoins envoyé auprès de la reine, comme une personne sûre en qui on pouvait se fier, car il ne s’agissait pas moins que de conserver la couronne pour son fils, menacé dans sa vie par certains de son entourage, le petit roi dit vivement : « Comment ? Comment ? » Alors il avait regardé sa mère d’un air soucieux, suivant son habitude ; Catherine de Médicis lui avait donné deux petits coups coude pour le rassurer. Perrenot de Chantonnay faisait, lui, ses visites d’adieu : au due d’Orléans, à Mme Marguerite sa sœur, deux enfants vraiment bien charmants.

Puis les deux compères se rendirent chez le connétable, chargé de les accueillir ; mais il sortait de son lit, souffrant de la goutte et d’un rhume.

→ Je suis vraiment navré de vous voir si faible, dit don Francès, et vous rapporterai une autre fois ce que le roi d’Espagne m’a commandé de vous dire… — Dites-le moi tout de suite ? — Ce n’est pas la peine ! Ainsi Francès de Alava semait l’inquiétude, tout en se conformant à l’instruction donnée à Monçon : ne pas changer d’attitude, tandis que Chantonnay serait encore là. Durant le tournoi, don Francès se tint à une fenêtre du château, auprès de la reine-mère. Charles IX et son frère le duc d’Orléans prenaient part au jeu. On pouvait observer que le roi, sous les armes, se comportait vraiment en homme. Déjà il avait rompu quelques lances avec fort bonne grâce. Mais en portant les coups d’épée, on voyait bien qu’il ne déployait pas toute la force dont il était capable ; et ceux qui le combattaient agissaient de même.

Le tournoi terminé, la reine-mère appela le nouvel ambassadeur d’Espagne. Mais quand don Francès commença à lui parler avec D gitized by