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Page:Champion - Catherine de Médicis présente à Charles IX son royaume, 1937.pdf/96

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CATHERINE DE MÉDICIS

moindres frais, les otages de Cateau-Cambrésis. Les négociateurs anglais s’en montraient même déçus, car la reine-mère avait percé le secret de leurs instructions. C’était un vrai triomphe pour Catherine de Médicis.

Débarrassée de la question anglaise, la reine allait pouvoir prendre la route de Bar-le-Duc[1]. Maintenant elle irait vers la Lorraine, les Guises et l’Empire ! Mais prudente, elle envoyait renouveler l’alliance de cinq ans avec les Suisses, conclue par son mari, et qui devait expirer au mois de juin.

Une fois encore, Charles IX regarda danser dans le jardin de l’Évêché, en ce printemps troyen, les jeunes filles peu vêtues.

Pauvre petit ! On cherchait depuis quelque temps à échauffer sa froide innocence. La duchesse de Nevers, fille de Bouillon, personne au cœur joyeux, épouse d’un mari facile, avait déjà conçu ce projet ! Catherine l’ayant appris avait questionné à ce sujet l’adolescent. Il avait répondu : « Mère, toutes vos dames, je les connais pour honnêtes et bonnes ! » Mais Catherine avait dit, avec ce rire irrité qui n’appartenait qu’à elle : « Madame de Nevers, allez parler au roi mon fils, car il est seul ! »

Alors on répéta à la cour que Mme de Nevers, assise un jour à côté du roi, à Fontainebleau, l’avait embrassé deux ou trois fois.

Cela se passait en la saison où les oiseaux chanteurs se poursuivent.

  1. C’est à Bar-le-Duc que Smith, l’ambassadeur, viendra présenter les compliments d’Élisabeth et son Ordre. Charles IX lui déclara qu’il estimait plus l’amitié de la reine d’Angleterre que l’or et l’argent, et que si les femmes avaient pu être admises dans l’Ordre de Saint Michel, il l’aurait fait pour elle.