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monuments historiques.

royal de Misphrathoutmosis, dernier roi de la XVIIe dynastie et père du chef de la XVIIIe. Il est certain que l’artiste a voulu figurer ici la tête de cet illustre Pharaon, au milieu de celles de plusieurs autres personnages de sa race ; et s’il était permis de se prévaloir des ressemblances, soit dans les traits du visage, soit dans les détails de coiffure, que les têtes dont les légendes sont effacées présentent avec celles de différents princes sculptées sur d’autres stèles royales du Musée de Turin, je ne balancerais point à dire que les deux têtes supérieures de ce bas-relief sont celles de la reine Nané-Atari et du Pharaon Aménoftep, fils de Misphrathoutmosis ; que la troisième tête coiffée du Pschent, représente le Pharaon Thoutmosis-Chébron, leur fils, et la cinquième, leur petit-fils Mœris-Thoutmosis comme sa légende le prouve d’ailleurs, Misphrathoutmosis étant entre les deux derniers.

Quoi qu’il en soit, cet intéressant bas-relief présentant le troisième signe du prénom de Misphrathoutmosis dans un état parfait de conservation, établit aussi que ce caractère est en réalité une tête de lion, et non celle d’un crocodile ou d’un cynocéphale, comme on pouvait le supposer en examinant ce même prénom, à demi effacé, et sur la momie de Schébamon, et sur la stèle funéraire citée dans ma première Lettre. Cette tête de lion, suivie du signe de genre T (le segment de sphère),