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Page:Chancennes - Esclave amoureuse, 1957.djvu/17

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ESCLAVE AMOUREUSE

permis.

Au contraire, je redoutais le pion sévère qui me donnait sur les doigts des coups de règle et faisait tomber sa férule sur mes épaules.

Mais je me promettais un avenir de revanche et j’attendais l’adolescence qui change l’enfant en jeune garçon, dont les appétits s’éveillent, dont la force s’augmente et dont l’autorité s’impose aux plus petits que soi.

J’avais lu, un jour, cette pensée, qui s’était gravée dans mon esprit : « Il est plus difficile d’être fidèle à sa maîtresse quand on est heureux, que quand on est maltraité. »

Et je m’étais promis, non point de me laisser frapper mais de frapper moi-même.

C’est alors que je revis Lucette, ma compagne de jeux, Lucette déjà femme et si jolie, à la poitrine ferme et fraîche, aux formes si bien dessinées, souples et parfaites.

Lucette et moi avions l’un pour l’autre beaucoup d’amitié et les projets que jadis, sans savoir, nous avions formés, devenaient dangereux, lorsque nous nous retrouvâmes soudain.

Nos demeures étaient voisines et c’est avec joie que nous pûmes de nouveau jouer ensemble et parler de nous deux avec curiosité.

Nos seize ans sonnaient leur chant d’amour et les