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Page:Chancennes - Esclave amoureuse, 1957.djvu/18

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ESCLAVE AMOUREUSE

pensées perverses, les désirs libertins, les mille idées qui font voluptueux les secrets, agitaient nos cerveaux échauffés.

D’inexprimables désirs suivaient nos pas, flottaient autour de nous comme des fantômes invisibles, mais tentateurs.

La brise agitait les feuilles.

Nous étions seuls au milieu des arbres.

Nous découvrîmes alors un délicieux endroit où nous pouvions nous asseoir à notre aise, loin de tout regard indiscret.

Je m’étendis le premier sur un lit de feuillage et dis :

« Faites comme moi, Lucette. »

— Si l’on nous surprenait, que penserait-on de nous ?

— Que voulez-vous qu’on suppose… ce n’est pas mal faire que de se reposer dans un coin de forêt.

— Non, mais les gens sont si méchants…

— Eh, les gens, que vous importe, Lucette. Allons, asseyez-vous près de moi. Et je dis cette phrase en me fâchant presque.

J’ordonnais.

Et Lucette obéit.

Elle obéit, sans hésitation mais en rougissant, et cette pudeur ou cette crainte, qui me ravissait, m’exaspérait également.