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Page:Chancennes - Esclave amoureuse, 1957.djvu/76

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ESCLAVE AMOUREUSE

— C’est gentil chez vous, lui avait dit Max. Chez moi, ce n’est pas si bien, vous le verrez vous-même d’ailleurs.

Et son existence devint monotone. Elle ne voyait presque plus ses amies Jacqueline, Simone et Georgette.

— Dans quelque temps, pensait-elle, il faudra que je me décide à gagner ma vie. Le peu d’argent que j’ai sauvé ne suffira pas à me tirer d’affaire.

Et les jours passaient, atténuant cette peine sans la chasser.

Sa féminité reprenait le dessus, elle ne pouvait, fleur splendide et fraîche, se faner dans l’ombre et dans la solitude.

Son indépendance la rendait plus ardente et plus curieuse des plaisirs que la nature dispense aux êtres jeunes et exaltés.

Quand elle revoyait Max, une certaine joie s’emparait d’elle, comme si celui-là eût dû être le sauveur.

Elle ne définissait pas ce qu’il pourrait être dans sa vie brisée, mais elle avait le pressentiment qu’il serait pour elle plus qu’un ami ordinaire.

D’ailleurs, elle lui avait trop donné d’elle-même, elle lui avait obéi.

Elle s’était engagée dans une voie dont elle ne saurait sortir, et elle n’essaierait pas d’en sortir,