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Page:Chancennes - Esclave amoureuse, 1957.djvu/93

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ESCLAVE AMOUREUSE

qui la possédait, elle ne pouvait rassembler ses pensées. Les heures qu’elle venait de vivre se gravaient dans sa mémoire, comme s’étaient gravées celles vécue auparavant dans de semblables circonstances. Elle avait non pas honte d’elle-même, mais elle était tourmentée d’obscures craintes dont elle n’aurait pu exprimer la raison.

Le souvenir de l’être aimé la poursuivait partout, ne la quittait pas un instant.

La séparation lui était pénible, il lui semblait que Max l’oublierait durant l’absence ou l’oublierait un jour et ce doute la torturait, et cela devenait l’horrible cauchemar auquel elle ne pouvait soustraire sa pensée.

Malade, un peu démente, elle subissait les affres d’une jalousie naissante, d’une cruelle obsession. Lorsqu’elle vit son corps meurtri, marqué de coups, strié de raies rougeâtres, elle frémit.

— Comment ai-je pu endurer tant de cruauté ?

Elle se remémorait toute la scène qui venait de se dérouler chez Max. Elle avait été battue. Et cela, c’était l’amour, le plaisir, la volupté qu’entretiendraient, dès ce jour, les colères et les justices du fouet, des verges et des mains triomphantes.

Au-delà de l’amour, il existait cette autre jouissance inexprimable d’intensité que toutes les femmes, esclaves de l’amant, implorent et réclament :