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Page:Chancennes - Esclave amoureuse, 1957.djvu/99

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ESCLAVE AMOUREUSE

Lucette était aussi heureuse de sa défaite que Max était heureux de sa victoire.

Elle résistait parce qu’elle savait instinctivement qu’une femme ne doit jamais céder trop vite. Oh ! les beaux instants qu’elle vivait.

Ils étaient ternis par cette honte que l’amoureuse ingénue ressent de prime abord, au début de ce qu’elle appelle : son péché, mais cette honte ou ce remords sont vite noyés dans l’enchantement qui ne la quitte plus et qui conduit sa volonté aux pires excès.

Ce n’est pas de la folie, comme disait Max, c’est une passion tumultueuse, douloureuse mais suave, une passion que les esclaves, que les martyrs, que les méconnus ou que les méprisés acceptent comme une récompense, alors que cette récompense n’est qu’un pur châtiment ou une résignation à tout ce que le maître, l’amant ou le bourreau ordonne.

Cela ne finira jamais, pense Lucette.

Vers quel but allons-nous et que nous réserve l’avenir ?

Dans le même temps, Max se pose de semblables questions. Leurs vicieux plaisirs s’harmonisent et se complètent. Ils le savent et s’en félicitent.

Elle ne méprise pas Max. Elle-même ne se méprise point. Elle a consentit à tout, tandis que sans miracle, elle eût pu briser ce joug, et elle ne regrette