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Page:Charles - Précoce, 1936.djvu/93

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corps qu’elle caressait, lorsque le rêve devenait plus précis, d’un geste saccadé et convulsif. Cuisses serrées, blottie dans une énorme bergère, une à une elle compta toutes les qualités de l’amant futur, notant au passage tous les défauts du mari. Et, surtout, elle songea mystérieusement, avec une sorte de honte ingénue, aux plaisirs tour à tour délicats et pervers que lui procurerait cet amant savant.

Quand René rentra et qu’il voulut la prendre dans ses bras comme d’ordinaire, elle le repoussa presque brutalement. Qu’avait-elle besoin de ses baisers maintenant qu’un avenir riant et tout fleuri de perversité s’ouvrait devant elle ? Car c’était surtout la perversité qui l’attirait, son imagination avait lentement atrophié en elle toute moralité, le geste normal lui semblait manquer de saveur, s’il n’était entouré de détails extraordinaires, tour à