— « Femme, » répondit Smetse bien coîment, « nous sommes riches et payerons tout. »
— « Nous riches ? » dit-elle, « ha ! pauvre gueux. Ne sais-je point bien ce qui est en notre coffre ? Y mis-tu oncques le nez, non plus qu’en la huche ? Vas-tu porter jupes à présent ? Las ! mon homme est fol, que Dieu nous sauve ! »
Cependant les trois hommes remontèrent en la forge.
Les voyant, la femme courut à eux : « Messieurs les marchands, » dit-elle, « vous m’avez ouï, car vous n’êtes sourds, ce crois-je : nous n’avons rien, nous ne vous paierons point ; remportez vos nourritures. »
Mais sans la regarder, ne paraître l’entendre, les trois s’en furent, marchant coîment et raidement.
Comme ils sortaient, s’arrêtèrent à la porte brasseurs de bière avec leur chariot, et ils entrèrent en la forge portant à deux un grand et plein tonneau de bruinbier.
« Smetse, » dit la femme, « ceci est trop ! Messieurs les brasseurs, nous n’y sommes point ; nous n’aimons du tout bière, nous buvons eau. Emmenez chez le voisin ce tonneau, il ne nous concerne point, je vous l’affie. »
Ce non obstant, les brasseurs descendirent en la cave le tonneau de bruinbier, remontèrent, en allèrent