poitrine, montra les traces de blessures reçues des traîtres Espagnols alors qu’il courait la mer avec ceux de Zélande.
— « Mais, » dit le diable-roi, « tu me sembles, forgeron, être si bien guéri ! Fus-tu vraiment autant malade que moi ? »
— « Autant que vous, Sire, » répondit Smetse : « je n’étais qu’un monceau de vive pourriture ; autant que vous, j’étais fétide, infect et punais, et chacun me fuyait autant que vous ; autant que vous, j’étais rongé de poux ; mais ce que ne put pour vous l’illustrissime docteur Olias de Madrid, un humble charpentier le put pour moi. »
À ce propos le diable-roi dressa l’oreille : « En quel lieu, » dit-il, « habite ce charpentier, et quel nom a-t-il ? »
— « Il, » dit Smetse. « habite ès cieux et il a nom Monsieur saint Joseph. »
— « Ce grand saint t’est doncques apparu par miracle spécial ?
— « Oui, Sire. »
— « Et par quelles vertus as-tu mérité cette sacrée et rare faveur ? »
— « Sire, » répondit Smetse, « je n’eus oncques vertus assez pour mériter seulement l’ombre d’un brin