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Page:Charles De Coster - Légendes Flamandes.djvu/60

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— « Nenni, » dit le bourgeois, « tu n’ignores point tout, car je te vois le chef branlant et les dents claquetant. »

Mais voici que subitement le doyen Claessens parut devant Gans :

— Mauvais chrétien, » dit-il, « je le vois bien assez, tu as eu commerce avec le diable, au grand danger de ces braves hommes. Confesse humblement ton péché et nous verrons à te faire grâce, mais si tu veux nier, tu seras par le feu puni. »

— « Ha ! » dit Pieter Gans, plourant. « je l’avais bien prédit et je serai brûlé, mon Dieu bon. Blaeskack, où es-tu, mon compère ? donne-moi quelque avis, las ! las ! »

Mais Blaeskaek s’était enfui prestement par peur de l’ecclésiastique.

— « Ha, » dit Pieter Gans, « voyez le traître qui me laisse à l’instant du danger. »

— « Parle, » dit le R. N. Claessens.

— « Oui, monsieur le doyen, » dit Pieter Gans, plourant et sanglottant : « je vous narrerai le tout, sans omission aucune. Las ! las ! » ajouta il finissant son propos, « si vous voulez ne me point trop punir, monsieur, je ferai de mes pauvres deniers rente perpétuelle à l’église. Je suis vrai chrétien, je l’affye, et pas héréti-