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Page:Cheikh Nefzaoui - Le parfum des prairies (le Jardin parfumé), 1935.djvu/163

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LE JARDIN PARFUMÉ

désirs de ton amoureux pour qu’il ne t’arrive aucun mal.

— Mais où le prendre ? Je ne sais où il habite, comment faire pour le trouver ?

— Pour Dieu, je t’aiderai et je jure de le découvrir.

— Ô ma mère, fais cela, je t’en prie, et demain j’irai le rejoindre chez toi.

La vieille sortit, puis alla vite rejoindre son protégé qui promit d’être exact au rendez-vous.

Le lendemain, la jeune dame fut la première arrivée ; elle attendit une heure, deux heures… mais l’amant, retenu sans doute par une affaire grave, ne venait point, et les deux femmes, mécontentes, ne savaient que penser de cet impertinent retard.

— Comment se fait-il qu’il ne vienne pas ? disait la jeune impatiente.

— Je l’ignore, répondait l’autre, je vais même voir si je puis le trouver ; si mes recherches sont vaines, je te présenterai un beau garçon pour conjurer le mauvais sort aujourd’hui, quitte à t’amener demain celui que nous cherchons.

— Va ! s’écria la femme, irritée des dédains de son ancien amant.