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Page:Cheikh Nefzaoui - Le parfum des prairies (le Jardin parfumé), 1935.djvu/212

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LE PARFUM DES PRAIRIES

— Séparons-nous, dit-elle, et s’il plaît à Dieu, nous nous reverrons encore.

Ils se dirent tristement adieu et chacun se dirigea du côté de sa demeure.

Quand le cavalier fut rentré chez lui, il devint impatient ; son habitation lui parut isolée et les bruits de la ville n’arrivaient pas à son oreille car il se croyait au désert.

Le père de notre amoureux, avec lequel il demeurait, était un riche négociant qui s’appelait Riroum ; on l’avait surnommé Bou-el-haïu, le somptueux. Il y avait un jour de marche de son palais à celui de la jeune fille.

Dès que le soir eut répandu son voile sombre sur la cité, le cavalier quitta ses vêtements brillants, se vêtit d’habits de couleur foncée, fixa un sabre à sa ceinture et montant son cheval le plus rapide, il partit secrètement, protégé par les ombres de la nuit et suivi par son serviteur Mimoun.

Il marcha jusqu’au jour et s’arrêta près d’une caverne qui présentait aux voyageurs sa bouche béante. Là, il confia son coursier aux soins de son esclave et parcourut la campagne, cherchant la demeure de sa bien-aimée.

Après quelques heures d’une course pénible, il