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Page:Cheikh Nefzaoui - Le parfum des prairies (le Jardin parfumé), 1935.djvu/214

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LE PARFUM DES PRAIRIES

vole et ramène-moi bien vite mon bon frère en Dieu, Bou-el-haïlour.

Bou-el-haïlour, fils du ministre du Sultan, était le meilleur et le plus cher ami de Bou-el-haïar. Ces deux compagnons et Mimoun étaient les trois hommes de leur temps les plus robustes et les plus beaux, pour eux la guerre n’était qu’un jeu et les obstacles n’avaient pas de barrières.

Cependant Mimoun, qui était arrivé à la ville, racontait à Bou-el-haïlour, tout surpris, ce qui venait de se passer. Nous sommes tous à Dieu et nous retournerons fatalement à lui, pensait-il. Ô mon pauvre ami ! que t’est-il advenu pendant notre absence ? Et montant à cheval, suivi de l’esclave de son frère et d’un serviteur à lui, ils voyaient fuir les vallées et les plaines sous les jambes nerveuses de leurs coursiers bondissants.

Peu de temps après les deux amis étaient dans les bras l’un de l’autre et Bou-el-haïa racontait ses aventures amoureuses à Bou-el-haïlour, qui l’aurait cru fou, si un vacarme épouvantable, partant du fond de la grotte, n’était venu garantir la vérité des paroles qu’il venait d’entendre. La nuit était arrivée et, comme la veille, un rayon étincelant sortait du rocher.