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Page:Cheikh Nefzaoui - Le parfum des prairies (le Jardin parfumé), 1935.djvu/73

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LE JARDIN PARFUMÉ

meure, et si vous voulez y pénétrer de force, vous mourrez. Le nègre ne croit à rien et ne respecte personne ; tout le monde le craint et s’incline devant sa figure de Satan.

— Indique-moi cette maison, dit le Sultan d’un ton sévère, et marche devant.

L’inconnu obéit ; le prince marche derrière lui et ses serviteurs viennent après. Ils suivirent d’abord un chemin difficile, encombré de pierres et de lianes nouées entre elles, puis la route s’élargit, devient de plus en plus unie et bientôt la petite troupe se trouve en face d’un immense château sans croisées dont la porte massive est peinte de différentes couleurs et les murs élevés comme ceux d’une forteresse.

Tous sont saisis de surprise à la vue de cette demeure superbe, et cherchent en vain par où ils pourraient pénétrer à l’intérieur.

— Comment t’appelles-tu ? demanda le Sultan à l’ivrogne.

— Omar ben Saïd, répondit celui-ci.

— Es-tu rusé, Omar ? reprit le Sultan.

— Oui, fit Omar.

— Eh bien, aide-nous et nous entrerons, si Dieu le veut. En est-il un de vous, ajouta Direm, qui puisse franchir ces murs ?