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Page:Cheikh Nefzaoui - Le parfum des prairies (le Jardin parfumé), 1935.djvu/88

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LE PARFUM DES PRAIRIES

connu le vice. Il me la faut pour moi, j’y ferai tous mes efforts. Mais quelle est ta maîtresse parmi ces femmes, Omar ?

— Ne le devinez-vous point, mon Seigneur ?

— Je crois que la jeune fille qui se rapproche de la bien-aimée de mon cœur, ne t’est point indifférente.

— C’est bien elle, pensa Omar, tout surpris de la justesse d’esprit du prince.

Pendant ce temps Debrom pressait la dame de le suivre :

— Je suis fatigué de tes mensonges, Boudroul Boudour, disait-il !

Il a raison, pensait le Sultan, celui qui t’a donné ce joli nom.

Et la malheureuse femme s’étant levée, le nègre la poursuivait pour la frapper. Alors le sang monta tout à coup à la tête du seigneur Direm, qui devenait fou de jalousie :

— Vous verrez, disait-il à ses compagnons en se frappant sur le cœur, que je tuerai ce vilain de ma propre main. Mais laissons à ma belle sultane le temps de le mettre encore plus en fureur.

Celle-ci criait à Debrom :

— Ne perds donc ni patience, ni espoir. Mais