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Page:Chesterton - Le Retour de Don Quichotte.djvu/101

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mal, répliqua l’autre. La plupart de nos gens étaient nourris à cette époque. On me dit qu’il mangeait toujours dehors, au Chien tacheté, et cela seul faisait déjà mauvais effet ; nous préférons de beaucoup que nos employés utilisent le restaurant organisé pour eux. Il est probable qu’il s’adonnait à la boisson, et ce genre d’homme ne revient jamais sur l’eau.

— Je me demande, dit Murrel, ce qu’il advint de ses couleurs pour enluminure ?

— Oh ! on a beaucoup amélioré les procédés depuis lors, dit l’autre. Je suis trop heureux de vous être agréable et j’espère que vous ne prendrez pas mon avis pour la carte forcée, mais en fait vous ne pouvez trouver mieux que l’ « Enlumineur Impérial », que nous vendons. Il a remplacé toutes les autres marques et vous devez l’avoir vu un peu partout. Tout le nécessaire condensé sous un petit volume ; bien plus pratique que les anciens procédés.

Il traversa la pièce, et prit sur un pupitre quelques feuillets imprimés et coloriés qu’il tendit à Murrel avec une négligence affectée.

Murrel les regarda et haussa les sourcils avec une douce surprise. Sur le prospectus, il lisait le nom du gros industriel plein d’importance avec lequel Braintree avait discuté dans le salon de Seawood ; mais la vedette du feuillet était une grande photographie de M. Almeric Wister, le critique d’art, dont la signature certifiait que seules ces couleurs pouvaient satisfaire un véritable instinct du beau.

— Je le connais, dit Murrel ; c’est lui qui parle des grands hommes de l’époque Victorienne !

— Nous pouvons vous fournir sur l’heure si vous voulez, ajouta M. Harker.

— Merci, répondit Murrel, je crois que je me