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Page:Chesterton - Le Retour de Don Quichotte.djvu/108

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sentait qu’il avait réquisitionné plutôt que hélé le cab.

Bribe par bribe, il apparut que c’était un médecin, un docteur, ayant le droit légal de visiter toutes sortes de personnes. Le cocher, naturellement, ignorait son nom, mais c’était ce qui importait le moins. Ce qui importait à Murrel, c’était un autre nom : un nom que le cocher se trouva connaître, et il se trouva aussi que le prochain arrêt du cab, un peu plus bas dans la rue, serait devant le logement d’un homme que le cocher avait rencontré parfois au cabaret voisin, un drôle de pistolet, appelé Hendry.

Murrel ayant enfin, par ce chemin détourné, atteint son but, bondit en avant comme un chien découplé. Il s’informa du numéro de la maison qui avait l’honneur d’abriter M. Hendry, et presque aussitôt se dirigea vers elle en descendant la rue à grands pas.

Après avoir frappé à la porte, il attendit. Au moment où de guerre lasse il s’en allait, il entendit le bruit des verrous que l’on tirait très lentement derrière lui.

Il se retourna, et heureusement parla tout de suite. La porte s’était entr’ouverte plutôt qu’ouverte et ne laissait guère voir plus qu’une chaîne tendue. Au delà, plus vaguement, Murrel commença à distinguer les traits indécis et la silhouette d’un être humain. La silhouette était mince et les traits pâles et anguleux. Mais quelque chose d’impondérable lui apprit que la silhouette était féminine et même jeune, et quand un moment après elle prit la parole, sa voix lui apprit quelque chose qui le surprit davantage.

D’ailleurs, il n’y eut d’abord qu’un mouvement rapide et silencieux de la jeune femme. Sans avoir vu autre chose que la forme et le contour du chapeau de Murrel, et s’apercevant qu’il était d’ailleurs