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Page:Chesterton - Le Retour de Don Quichotte.djvu/198

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serait réglée. C’est ce qu’exigeaient très légitimement les nouveaux gouvernants, et c’était à quoi Braintree et les grévistes s’opposaient non moins légitimement.

— Pendant près de cent ans, dit-il, on nous a rebattu les oreilles du devoir de respecter la Constitution : le Roi, la Chambre des Lords et même la Chambre des Communes — (Rires). Nous devions être le peuple paisible, les sujets loyaux, les gens qui prenaient le Roi et les Lords au sérieux. Mais eux gardaient leur liberté. Si le caprice leur venait de violer la Constitution, on devait leur accorder tous les plaisirs de la révolution. Ils ont pu, en vingt-quatre heures, mettre le gouvernement de l’Angleterre sens-dessus-dessous et nous dire que nous ne serions plus gouvernés par une Monarchie constitutionnelle, mais par un Bal masqué. Où est le Roi ? Quel est le Roi ? On m’a dit que c’était un bibliothécaire qui s’intéresse aux Hittites (Rires). Et nous sommes cités devant ce tribunal révolutionnaire, (Acclamations) pour expliquer pourquoi nous avons tardé pendant quarante ans, malgré d’intolérables provocations, à recourir à la révolution ! (Acclamations prolongées) Qu’ils écoutent leur bibliothécaire lunatique si cela les amuse, cela nous est égal. Nous laisserons en paix ce vénérable et traditionnel Ordre de Chevalerie, vieux de dix semaines ; nous respecterons ces principes conservateurs de continuité qui n’existaient pas avant l’autre jour. Mais nous ne nous inclinerons pas devant leurs jugements. Nous ne nous sommes pas soumis au Torysme légal ; nous ne nous soumettrons pas maintenant au Torysme illégal. Et si ce magasin d’antiquités de Wardour-street nous somme de paraître devant son tribunal, notre réponse tiendra en quatre mots : Nous ne viendrons pas !

Il y avait, entre Braintree et Herne, cette contra-